Grenoble bannit les publicités de ses rues


Pour la première fois en Europe, une grande ville va interdire les panneaux publicitaires. Un manque à gagner que la municipalité va compenser par des économies.

Comme promis lors de la campagne municipale, Grenoble s'attaque à la publicité. A partir du mois de janvier 2015 et pendant quatre mois, la municipalité va s'employer à démonter 326 panneaux dans les rues de la Ville, selon un dossier de presse1 diffusé par la mairie confirmant une information du Journal du dimanche2 et du Dauphiné Libéré3. A l'exception de ceux présents dans les arrêts de tram et de bus. Les premiers espaces supprimés seront remplacés, dès le mois de juillet, par une cinquantaine d'arbres plantés avant le printemps et par plus d'affiches municipaux et culturels, «libres et citoyens». Objectif? «Libérer l'espace public de l'affichage publicitaire» que le jeune élu, Eric Piolle, le seul maire écologiste de France, juge «agressif» et «obsolète». L'association grenobloise de lutte contre la pollution visuelle, Paysages de France, salue une «victoire symbolique importante»4 et rappelle que le maire de Grenoble avait appelé, en février dernier, à soutenir son opération «Pas de pub, des arbres», durant la campagne des élections municipales.



Le contrat qui liait la Ville au groupe JC Decaux5 arrivait à son terme. Le numéro un mondial de la communication extérieure, au chiffre d'affaire de 2,6 milliards d'euros, a été prévenu il y a quelques semaines que le partenariat ne serait pas reconduit et qu'aucun nouvel appel d'offres ne serait reconduit. «Nous avons pris acte de cette décision», a commenté Albert Asséraf, directeur général en charge de la stratégie pour JC Decaux. Le groupe, qui est sous contrat avec 3700 villes françaises de plus de 10.000 habitants et autant dans le monde, perd 2000 m² d'installations mais conserve l'affichage dans 1000 Abribus, le contrat signé en 2004 avec l'agglomération grenobloise ne prenant fin qu'en 2019. Celui-ci aussi ne devrait pas être renouvelé.
Pour la Ville, le manque à gagner s'élèverait à 600.000 euros par an. Mais à en croire la mairie, si le contrat avait été reconduit avec JC Decaux ou avec un autre prestataire, les recettes publicitaires auraient été divisées par quatre. Ce qui réduirait le manque à gagner à 150.000 euros par an. Afin de combler ce trou, la municipalité a trouvé une solution: se serrer la ceinture, comme le réclame le gouvernement. Le conseil municipal a annoncé qu'il a baissé de 25% ses indemnités, ce qui représenterait 300.000 euros d'économies par an. «Rien qu'entre 2013 et 2014, la Ville a en effet réduit son budget réalisé de plus de 190.000 euros», explique la mairie dans le dossier de presse. «Rien qu'entre 2013 et 2014, la Ville a en effet réduit son budget réalisé de plus de 190.000 euros», explique la mairie. L'association grenobloise de lutte contre la pollution visuelle, Paysages de France salue «une victoire symbolique importante».

Sao Paulo a fait machine arrière

Quoi qu'il en soit, il s'agit d'une première en Europe pour une grande ville, selon Eric Piolle. Car avant Grenoble, le village de Forcalquier dans les Alpes-de-Haute-Provence (4000 habitants) avait également décidé de supprimer ses espaces publicitaires, en 20096. Et ailleurs dans le monde, la mégalopole brésilienne, Sao Paulo, avait eu la même idée en 2007, en démontant les 8000 panneaux qui recouvraient ses rues. Mais, il y a deux ans, la plus grande ville brésilienne (21 millions d'habitants) a fait machine arrière et lancé un nouvel appel d'offres remporté par…JC Decaux pour les 25 prochaines années7. La municipalité a sans doute pris conscience qu'elle ne pouvait pas se passer d'un marché qui devrait croître, selon PriceWaterhouseCoopers de 4,7 % en moyenne par an d'ici à 2018 pour dépasser 40 milliards de dollars8. «Nous venons de finaliser le nouveau mobilier qui va être réimplanté dans les mois qui viennent», affirme Albert Asséraf.

Source: www.lefigaro.fr

En Catalogne, Madrid dénonce un « acte stérile », les indépendantistes se mobilisent


Les nationalistes catalans se sont fortement mobilisés dimanche 9 novembre, lors d'un vote symbolique sur l'indépendance de leur région, organisé en dépit de son interdiction par le tribunal constitutionnel, qui l'a suspendue à la demande de Madrid.
Vers 18 heures, soit deux heures avant l'heure prévue de fermeture du vote, presque deux millions de personnes avaient participé à ce scrutin, selon l'exécutif catalan. Aussitôt après la diffusion de ces chiffres de participation, le ministre de la justice, Rafael Catala, a dénoncé un acte « de propagande stérile et inutile », sans « validité démocratique ».

Quelque 5,4 millions de personnes âgées de 16 ans et plus, ou résidant depuis un à trois ans en Catalogne pour les étrangers, pouvaient répondre à ces deux questions jusqu'à 20 heures : « Souhaitez-vous que la Catalogne soit un Etat et si oui, doit-il être indépendant » ?

QUELQUES INTERPELLATIONS

Dans la journée, cinq personnes ont été interpellées à Gérone, dans le nord de la Catalogne, après avoir dégradé l'un des bureaux de vote, a annoncé la police. Des manifestants ont fait irruption dans le bureau installé dans l'école hôtelière de la ville, insultant des électeurs et détruisant des urnes en carton et du matériel de vote.

Ils ont été interpellés, puis laissés libres dans l'attente de leur comparution devant un juge. Ils seront poursuivis pour violences, troubles à l'ordre public et pour les dégradations.


DES RÉSULTATS À PRENDRE AVEC PRUDENCE

Samedi, le président du gouvernement, Mariano Rajoy, avait minimisé l'importance de ce vote, assurant qu'il n'aurait aucune conséquence. « Ce n'est ni un référendum, ni une consultation, ni quoi que ce soit de ce genre », avait-il insisté en appelant les Catalans à « revenir à la raison ».

Le mouvement pour l'indépendance existe depuis longtemps dans cette province riche, dotée d'une culture et d'une langue propres, mais il a pris de la force ces dernières années de difficultés économiques. En raison de la crise, de nombreux Catalans jugent qu'ils donnent trop à l'Etat et n'en reçoivent pas assez.

Les résultats de cette consultation devront être pris avec prudence, mettent en garde les analystes, qui soulignent que les partisans de l'indépendance seront nombreux à se déplacer pour voter, tandis que les partisans d'un maintien au sein de l'Espagne risquent de boycotter le scrutin.


Source: www.lemonde.fr

« Le monde est au bord d'une nouvelle Guerre froide », estime Gorbatchev


Le dernier dirigeant de l'Union soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, a estimé samedi que le monde était « au bord d'une nouvelle Guerre froide », en marge des célébrations marquant le 25e anniversaire de la chute du Mur de Berlin, selon des propos rapportés par l'agence allemande Deutsche Presse-Agentur (dpa).
Dans une allusion manifeste à la crise en Ukraine, l'ancien chef d'Etat, âgé de 83 ans, a ajouté : « Certains disent qu'elle a déjà commencé. » « Souvenons-nous qu'il ne peut y avoir de sécurité en Europe sans le partenariat germano-russe », a-t-il encore insisté au cours d'une manifestation organisée par la Fondation « Cinema for peace » à laquelle il appartient.

Dans un entretien à la Radio Télévision suisse (RTS) qui doit être diffusé dimanche 9 novembre, Mikhaïl Gorbatchev a également estimé que l'on « voit de nouveaux murs. En Ukraine c'est un fossé énorme qu'ils veulent creuser ». A ses yeux, « le danger est toujours là ».

DÉFENDRE LA POSITION RUSSE EN UKRAINE

« Eux, ils croient qu'ils ont gagné la Guerre froide. Il n'y a pas eu de vainqueur, tout le monde a gagné », a-t-il jugé. « Mais aujourd'hui, ils veulent commencer une nouvelle course aux armements. » A la question de savoir s'il utilisait le qualificatif « eux » pour désigner les pays de l'OTAN, l'ancien dirigeant s'est contenté de répondre : « L'OTAN est un instrument qui est utilisé. »

Présent à Berlin tout au long d'un week-end de festivités marquant le 25e anniversaire de la chute du Mur, l'ancien leader soviétique doit s'entretenir lundi avec Angela Merkel. Mikhaïl Gorbatchev, largement crédité d'avoir permis la Réunification allemande, avait déclaré avant son départ pour la capitale allemande qu'il entendait défendre la position du président russe Vladimir Poutine auprès de la chancelière.

« Je suis absolument convaincu que Poutine défend aujourd'hui mieux que quiconque les intérêts de la Russie. Il y a bien sûr dans sa politique de quoi attirer les critiques. Mais je ne souhaite pas le faire et je ne veux pas que quelqu'un d'autre le fasse », a-t-il indiqué.


Source: www.lemonde.fr

La justice espagnole suspend le vote symbolique sur l'indépendance de la Catalogne



Se dirige-t-on vers un nouveau bras de fer entre Barcelone et Madrid ? Le Tribunal constitutionnel espagnol a interdit, mardi 4 novembre, la consultation symbolique sur l'indépendance de la Catalogne, prévue par le gouvernement régional pour le 9 novembre. Cette décision n'est cependant qu'une suspension temporaire, car la justice devra se prononcer dans un délai de cinq mois sur le fond, c'est-à-dire sur la légitimité de cette consultation, censée remplacer un référendum déjà suspendu par le même tribunal le 29 septembre.
Mais, en dépit du blocage par la justice, le gouvernement catalan a immédiatement annoncé maintenir la consultation. Le porte-parole de l'exécutif de la région, Francesc Homs, a de surcroît annoncé « la saisine du Tribunal suprême » pour dénoncer l'« atteinte au droit de participation, à la liberté d'expression et à la liberté d'opinion » par le gouvernement.

Le président catalan, le nationaliste conservateur Artur Mas, avait décidé d'organiser cette consultation symbolique supervisée par des bénévoles, sans recensement électoral et sans commission électorale, en espérant faire un coup politique pour démontrer que les Catalans sont de plus en plus nombreux à vouloir faire sécession.

UN RÉFÉRENDUM QUI NE DIT PAS SON NOM

Le gouvernement espagnol avait saisi vendredi la haute juridiction et lui avait demandé de se prononcer sur la constitutionnalité de cette consultation populaire. Madrid estime qu'il s'agit d'un référendum qui ne dit pas son nom, un type de consultation qui ne peut être organisé que par l'Etat espagnol, assurant par ailleurs que seuls l'ensemble des Espagnols peuvent se prononcer sur l'avenir de la nation.

En septembre, le Tribunal constitutionnel avait déclaré inconstitutionnel un référendum sur l'indépendance de la Catalogne que le gouvernement régional voulait organiser.

Source: www.lemonde.fr