La famille Ben Ali se serait enfuie de Tunisie avec 1,5 tonne d'or



La famille du président déchu Zine El-Abidine Ben Ali se serait enfuie de Tunisie avec 1,5 tonne d'or. C'est une supposition des services secrets français, qui essaient de comprendre comment s'est achevée la journée de vendredi 14 janvier, qui a vu le départ du président et de sa famille et la chute de son régime.


Selon des informations collectées à Tunis, Leïla Trabelsi, la femme du président, se serait rendue à la Banque de Tunisie chercher des lingots d'or. Le gouverneur aurait refusé. Mme Ben Ali aurait appelé son mari, qui aurait d'abord lui aussi refusé, puis cédé. Elle a ensuite pris un vol pour Dubaï, selon les informations françaises, avant de repartir pour Djeddah. "Il semblerait que la femme de Ben Ali soit partie avec de l'or", explique un haut responsable français. "1,5 tonnes d'or, cela fait 45 millions d'euros", traduit une source.

M. Ben Ali, lui, ne croyait pas sa chute aussi rapide. Pour preuve, selon Paris, il aurait enregistré une nouvelle allocution, qui n'a pas eu le temps d'être diffusée. Il n'aurait donc pas quitté le pays volontairement mais aurait été destitué. L'armée, et le chef d'état-major qui avait refusé de tirer sur la foule, ont, selon les services européens, joué un rôle de premier plan dans la destitution de M. Ben Ali.

INTERVENTION LIBYENNE

La manière dont il a pu quitter le pays n'est pas claire. Pour éviter une issue violente, plusieurs chancelleries européennes estiment que les services de sécurité libyens ont joué un rôle dans l'exfiltration de M. Ben Ali. Les propos de Mouammar Kadhafi – qui dit regretter l'issue de la crise tunisienne – tenus ce dimanche renforcent ce sentiment à Paris.

Le mode de départ de M. Ben Ali comporte lui aussi des incertitudes. Il semble s'être retrouvé dans l'espace aérien de Malte, sans plan de vol déterminé, attestant qu'il n'avait pas, à son départ précipité de Tunisie, de destination précise. Une source italienne indique que l'avion n'aurait pas reçu l'autorisation d'atterrir sur l'île. Selon une autre hypothèse, le président déchu aurait quitté Tunis en hélicoptère pour Malte, où il aurait récupéré son avion.

De leur côté, les Français ont voulu empêcher toute arrivée de M. Ben Ali en France. Selon une source ministérielle française, la Direction générale de l'avion civile a identifié un appareil ayant pour plan de vol Tunis-Paris. Les autorités françaises auraient alors exigé que cet avion atterrisse en Sardaigne. Vérification faite, il ne comportait pas de passager, en tout cas pas le président Ben Ali, qui atterrissait alors en Arabie Saoudite. Les membres de la famille de M. Ben Ali qui était arrivés en France sont repartis du Bourget samedi soir par un vol affrété par un proche du clan Ben Ali, en direction de Doha, au Qatar, indique Paris.

Arnaud Leparmentier

Source: www.lemonde.fr

Ségolène Royal : "J’ai envie de succéder à François Mitterrand"



Les dirigeants socialistes sont réunis, samedi 8 janvier, à Jarnac (Charente) pour célébrer le quinzième anniversaire de la mort de François Mitterrand. Dans un entretien au Monde Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes, revendique avec force l'héritage mitterrandien et répond à ses détracteurs. Extraits.

François Mitterrand reste-t- il un modèle pour vous ?

Evidemment. Pendant sept ans à ses côtés à l'Elysée puis dans son gouvernement, ainsi qu'au Parlement, élue avec son soutien dans sa région natale, je n'ai jamais oublié ses engagements. Même quand il était impopulaire, je les revendiquais. Pourquoi d'ailleurs vous cacher que, lors de ma déclaration de candidature aux primaires pour la présidentielle, j'ai pensé à lui. Depuis longtemps, au fond de moi, j'ai envie de succéder à François Mitterrand par amour de la France, du peuple français, de son histoire, de sa culture.

Mais comme je l'ai toujours dit, si quelqu'un d'autre est mieux placé que moi pour que la gauche gagne, je le soutiendrai pour que le vœu de François Mitterrand se réalise. Il écrivait "Mon œuvre sera accomplie lorsqu'un autre socialiste sera à l'Elysée." A nous socialistes de rester unis pour que ce soit le cas en 2012.

Avez-vous une revanche à prendre ?

Je n'ai aucune revanche à prendre, je regarde vers l'avenir. Je m'engage par conviction, parce que j'aime la France et les Français et que je pense pouvoir contribuer à la victoire de la gauche et au-delà de la gauche, de l'extrême gauche aux centristes humanistes en passant par les écologistes, de tous ceux qui veulent que ça change. Vous savez, François Mitterrand a dû traverser les échecs, subir beaucoup d'épreuves et en apprendre les leçons avant de rencontrer l'adhésion du peuple français.

Propos recueillis par Sophie Landrin et Olivier Schmitt

Lire l'intégralité de l'article dans l'édition Abonnés du site et dans Le Monde daté du 9 et 10 janvier et disponible dans les kiosques ce samedi à partir de 14 heures.

Source: www.lemonde.fr