Kim Jong-nam, le mauvais fils de l’ancien dictateur nord-coréen




Il devait succéder à son père, l’ex-dirigeant Kim Jong-il, avant de tomber en disgrâce. Kim Jong-nam, tué à l’aéroport de Kuala Lumpur, pourrait avoir été éliminé sur ordre de Pyongyang.



La Corée du Nord a-t-elle monté une opération d’élimination digne d’un roman d’espionnage pour se débarrasser d’un membre devenu gênant, voire menaçant, de la dynastie au pouvoir à Pyongyang ? La mort de Kim Jong-nam, demi-frère du dictateur Kim Jong-un, lundi 13 février dans l’aéroport de Kuala Lumpur, porte en tout cas la marque de ce genre d’exécution soigneusement préparée, version nord-coréenne du « parapluie bulgare » de la guerre froide.

Selon le quotidien malaisien The Star, qui cite le commissaire adjoint Fadzil Ahmat, la victime, qui attendait un vol pour Macao, se serait adressée au bureau des informations de l’aéroport, se plaignant d’avoir été attaqué par derrière par quelqu’un qui l’aurait « aspergé au visage d’un produit toxique ». Kim Jong-nam aurait ensuite été pris d’un malaise et aurait succombé dans l’ambulance. Deux femmes, possiblement des agents nord-coréennes, ont été vues s’enfuyant dans un taxi.

L’une d’elles a été prise par une caméra de vidéosurveillance de l’aéroport. Sur l’image diffusée par les médias malaisiens, on la voit portant un tee-shirt avec l’inscription « LOL ». Elle est asiatique et d’âge moyen. Une autopsie de Kim Jong-nam devait être réalisée mercredi.

La frasque de Disneyland


Premier fils de l’ancien dirigeant Kim Jong-il, décédé en 2011, Kim Jong-nam semblait destiné à succéder à son père et à perpétuer la dynastie des Kim. Mais il fut écarté, bien avant la désignation de Kim Jong-un en 2011, en raison d’un incident quelque peu rocambolesque : il avait été arrêté et refoulé par les services de l’immigration japonais alors qu’il essayait d’entrer dans l’Archipel muni d’un passeport dominicain avec une femme et son fils pour se rendre au parc Disneyland de Tokyo. Détenu plusieurs jours, il avait été finalement expulsé vers la Chine. Cette frasque, qui à l’époque fit grand bruit, lui a-t-elle valu à elle seule sa disgrâce ?

Né en 1971, Kim Jong-nam était le fils de la première compagne de Kim Jong-il, avec laquelle il vécut plusieurs années, l’actrice Song Hye-rim, star du cinéma nord-coréen dans les années 1960. Cette union ne fut jamais approuvée par le père de Jong-il, le fondateur du régime Kim Il-sung, et resta secrète. Song Hye-rim devait mourir, dépressive et diabétique, à Moscou en 2002, après avoir été supplantée auprès de Kim Jong-il par la prima donna de la troupe artistique Mansudae, Ko Yong-hui, mère de Kim...

Meurtre de Kim Jong-nam : arrestation d’une femme au passeport vietnamien


La suspecte a été interpellée tôt dans la matinée à l’aéroport international de Kuala Lumpur, a précisé le chef de la police malaisienne.


Une femme au passeport vietnamien a été arrêtée dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat à l’aéroport de Kuala Lumpur de Kim Jong-nam, demi-frère en disgrâce du dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, a annoncé mercredi 15 février la police malaisienne.

La suspecte a été interpellée tôt dans la matinée à l’aéroport international de Kuala Lumpur, a déclaré le chef de la police, en possession d’un passeport au nom de Doan Thi Huong, née le 31 mai 1988. Elle a été « formellement identifiée à partir des caméras de surveillance à l’aéroport et était seule au moment de l’arrestation », a-t-il ajouté.
Kim Jong-nam, 45 ans, fils aîné du dirigeant défunt Kim Jong-il, qui vivait depuis des années en exil, a vraisemblablement été empoisonné lundi par deux femmes qui auraient pris la fuite en taxi. Certains médias ont évoqué des aiguilles empoisonnées, d’autres parlent d’un liquide lancé au visage de la victime, morte lors de son transfert à l’hôpital.

Source: www.lemonde.fr

Affaire Théo: "La police de la République, ce doit être la police de l'égalité"






Jacques Toubon, le Défenseur des droits, était l'invité de France Inter ce lundi matin. Alors qu'il a ouvert une enquête après l'interpellation violente de Théo à Aulnay-sous-Bois, il est revenu sur les rapports police-population.

L'affaire Théo ce n'est pas un fait divers, "c'est un fait de société", estime Jacques Toubon. Invité sur France Inter ce lundi matin, le Défenseur des droits est revenu sur l'interpellation violente d'un jeune homme à Aulnay-sous-Bois et les incidents qui ont éclaté les jours suivants dans des villes d'Ile-de-France.



Lors d'un contrôle d'identité qui a dégénéré le 2 février dernier, Théo, 22 ans, a été gravement blessé au niveau de la zone rectale par la matraque téléscopique d'un des policiers. Ce dernier a été mis en examen pour viol, ses trois collègues pour violences volontaires en réunion. Le Défenseur des droits a ouvert une enquête.


"Il faut absolument que l'on respecte la dignité"
"Nous ne sommes pas en face d'un fait divers, nous ne sommes pas en face d'une affaire judiciaire. C'est un fait de société", assure Jacques Toubon, s'appuyant sur les données d'une enquête sociologique, réalisée en 2016 sur 5000 personnes. "Cette étude dit des choses qui sont incontournables", précise-t-il.


84% des personnes interrogées disent ne jamais avoir été contrôlées. En revanche, 40% des 18-34 ans assurent avoir été soumis à un contrôle dans les cinq dernières années. Parmi ces 40%, 80% sont "des jeunes hommes perçus comme noirs ou arabes".

"La police de la République, ce doit être la police de l'égalité", estime Jacques Toubon sur France Inter. "C'est très important que quelqu'un prenne, en quelque sorte, de la distance, de la hauteur. [...] Que nous disions: 'nous savons ce qu'est le travail de la police, nous savons sa nécessité, nous savons son extraordinaire difficulté. Mais nous savons aussi qu'il faut absolument que l'on respecte la dignité, la légalité'", rappelle-t-il.

Rétablir un rapport de confiance police-population
Le Défenseur des droits regrette que le sentiment de "confrontation" prédomine lors d'un contrôle d'identité et que les récépissés de contrôle -promis par François Hollande en 2012- aient été abandonnés. Jacques Toubon a cependant indiqué qu'il préférait le dispositif d'attestation nominative enregistrée, avec un double anonymisé. Le mesure est détaillée dans un rapport du Défenseur des droits, daté d'octobre 2012:

"A l'occasion d'un contrôle, l'auteur de celui-ci délivre à la personne contrôlée une attestation sur laquelle figurent, outre des informations relatives à l'identité et la qualité de l'auteur du contrôle (matricule, grade, service), le nom de la personne contrôlée, ainsi que le motif, le lieu et l'heure du contrôle." Le policier devra ensuite conserver un double de cette attestation sur lequel ne figure pas le nom de la personne.

"Une telle attestation nous apporterait une comptabilité: on saurait combien il y a de contrôle d'identité", explique Jacques Toubon. "Elle nous apporterait des indications sur les lieux où ça se passe, sur les motifs [...], et permettrait des recours." Ainsi, le contrôlé d'identité pourrait être perçu comme "un rapport normal entre la police et la population" et réduirait les "contrôles subjectifs", espère-t-il.

Source : www.lexpress.fr

Malgré le recul du gouvernement, la Roumanie toujours en crise





CE QU'IL FAUT SAVOIR - Le pays a connu ses plus grandes manifestations depuis le renversement du régime communiste en 1989. Une partie de la population réclame le départ d'un gouvernement qu'elle estime corrumpu. Le président menace de dissoudre l'Assemblée si le gouvernement ne rétablit la situation.

• L'étincelle

Les manifestations ont débuté en réaction à l'adoption d'un décret, que le gouvernement a pris sans engager de débats devant le Parlement. Le texte prévoyait un seuil de 44.000 euros pour pouvoir être poursuivi en cas d'abus de pouvoir. Or, une partie des Roumains y voient une tentative de la part de l'homme fort de la Roumanie, Liviu Dragnea, chef du Parti social-démocrate (PSD), d'échapper à des poursuites judiciaires. Ce dernier est actuellement jugé pour avoir fait payer le salaire de deux secrétaires du PSD par le conseil départemental, dont il était le président. Or, les sommes en question s'élèvent à 24.000 euros, soit bien en-dessous du seuil fixé par le décret.
Près de 2000 autres politiques roumains sont actuellement mis en examen ou purge une peine de prison pour des faits de corruption, et nombre d'entre eux pourraient bénéficier de la procédure. Selon les études, le sentiment de vivre dans une société corrupu est l'un des plus élevés de l'Union européenne.
• Une semaine de manifestations

Les Roumains ont donc immédiatement réagi face à ce passage en force. Ils étaient quelques milliers à protester juste avant l'adoption du décret dès le dimanche 29 janvier, environ 10.000 le 31, soir de l'adoption du décret. Le lendemain a eu lieu la première démonstration de force: 250.000 personnes ont protesté dans les rues de la capitale, Bucarest, et des grandes villes du pays, réclamant le retrait du décret et la démission du gouvernement. La mobilisation s'est maintenue tous les soirs jusqu'à atteindre le record de 500.000 personnes, dimanche 5 février.

• La réaction du gouvernement

Pendant quelques jours, le gouvernement a tenu bon après la publication de son décret, le justifiant par la nécessité de désengorger les prisons. Pour sa défene, il a également invoqué la mise en conformité le code pénal dont une soixantaine d'articles ont été invalidés par la Cour constitutionnelle.
Face à l'ampleur des manifestations, il cède en partie le samedi, se disant prêt à des concessions. Puis, le dimanche, il décide de le retirer totalement. Cependant, arrivé au pouvoir suite aux élections du 11 décembre, le premier ministre, Sorin Grindeanu refuse de démissionner.

• Poursuite de la contestation

Une semaine après le début du mouvement de contestation, les foules sont loin d'être aussi nombreuses. Mardi soir, on dénombrait 3000 personnes dans les rues de Bucarest réclamant la démission du gouvernement. Ils sont cependant déterminés. Leur message s'affichait sur une banderole de plusieurs dizaines de mètres de long: «Nous respectons le résultat des élections. Nous souhaitons un gouvernement compétent et propre.»

• Le président menace

La crise a pris un nouveau tournant ce mardi avec l'intervention du président de centre droit, Klaus Iohannis. Devant les députés, au cours d'un discours censé être solennel, il a pourtant attaqué le gouvernement: «L'abrogation du décret et un éventuel limogeage du ministre de la Justice ne sont pas suffisants». Les élections ayant eu lieu il y a moins de deux mois, il juge «excessif» de «convoquer des élections législatives pour le moment». Selon lui, la solution se trouve «à l'intérieur» de la majorité de gauche, sous-entendant que le gouvernement devait démissionner. «Vous avez gagné, maintenant gouvernez et légiférez, mais pas n'importe comment. La Roumanie a besoin d'un gouvernement fort, d'un gouvernement qui travaille de manière transparente et prédictible. Si le PSD, qui a créé cette crise, ne la résout pas d'urgence, je vais convoquer les partis politiques pour des consultations, en vertu de mes prérogatives.»

Source:
www.lefigaro.fr