François Hollande à ses ministres : «Aller plus vite, faire plus simple»


Lors du premier Conseil des ministres, François Hollande et Manuel Valls ont délivré aux membres de la nouvelle équipe gouvernementale une série de directives qui permettraient la réussite d'un «gouvernement de combat».


Le discours est digne de celui d'un général à l'aube d'une bataille cruciale. Pour le premier Conseil des ministres de l'ère Valls, François Hollande a voulu galvaniser son «gouvernement de combat». «Combat contre quoi? Contre le fatalisme, la résignation, la défiance à l'égard des institutions. Combat pour, surtout. Pour l'avenir, l'espoir, la confiance dans notre destin. Car nous sommes dans une bataille économique qui nous oblige, si nous voulons la remporter, à être plus compétitifs, plus solidaires et plus innovants», a déclaré le chef de l'État.
François Hollande a fixé trois objectifs: «la croissance durable», la poursuite du pacte de responsabilité, la mise en oeuvre d'un «pacte de solidarité» et l'entée dans la transition énergétique. Pour «libérer les énergies», le président veut «aller plus vite» et «faire plus simple». Et pour «redonner confiance dans l'intervention de l'État», Hollande veut un gouvernement exemplaire dans sa communication.
Pour assurer cet objectif, Manuel Valls a délivré une série de directives détaillées à ses ministres.
● «Le premier ministre dirige l'action du gouvernement». Manuel Valls s'appuie sur l'article 21 de la Constitution. C'est une volonté manifeste, pour le nouveau chef du gouvernement, de réaffirmer la hiérarchie de l'exécutif, quand Ayrault avait largement été brocardé dans la presse, l'opposition et au sein même de la majorité pour les nombreux «couacs» dans les rangs de son gouvernement.
● «Redonner sa place à la délibération politique». Il s'agit pour le premier ministre de réengager le débat d'idées au sein du gouvernement, mais aussi d'éviter les risques de cacophonie, en s'assurant que la moindre décision ou annonce aura été «précédée très en amont d'une réunion de nature politique réunissant les principaux ministres concernés.» Manuel Valls prévoit également de réunir, un jeudi matin sur deux, «l'ensemble des ministres et des secrétaires d'Etat», dans le cadre d'une «délibération ouverte et confiante».
● «L'efficacité». Le ministre entend relancer la coopération entre les différents cabinets, et ainsi limiter les réunions interministérielles d'arbitrage à Matignon, chiffrées à 1500 sous Jean-Marc Ayrault, ce qu'il a jugé beaucoup trop élevé, selon Stéphane Le Foll.
● «Anticiper et évaluer le risque d'inconstitutionnalité». Le premier ministre répond ici à une critique formulée au début de l'année par Jean-Louis Debré, président du Conseil d'État. Il avait en effet, lors de ses vœux, jugé «préoccupantes» les tentatives de contournement par le gouvernement des décisions rendues par le Conseil d'État.
● «Veiller à l'intégration des contraintes de la communication». Rodé aux exercices de communication, celui qui fut dans ce domaine le conseiller de Lionel Jospin entre 1997 et 2002, et le directeur de la communication du candidat Hollande en 2012, comme le rappelle Le Monde, a souligné l'importance de délivrer aux Français un message clair.
● «Nous aurons bien gouverné en ayant moins légiféré». Manuel Valls entend assainir les rapports entre le gouvernement et le Parlement, auquel «l'inflation législative» a pu nuire. Les élus devraient donc, en amont, être davantage associés aux réflexions des ministres. Et les textes, désormais, seront «peu nombreux, courts, clairs, assortis d'études d'impact.»

Source: www.lefigaro.fr