Le ministre de l'éd.nationale a fixé à 22 100 le nombre de postes ouverts aux concours 2013 de l'enseignement


Vincent Peillon trouvera-t-il assez de professeurs à recruter? Dans la perspective de créer 60 000 postes d'ici à la fin du quinquennat, le ministre de l'éducation nationale a fixé à 22 100 le nombre de postes ouverts aux concours 2013 de l'enseignement – 6 000 de plus qu'en 2012. Mais son défi est loin d'être gagné.
Car la crise de recrutement frappe toujours la profession. Selon les premiers résultats des épreuves écrites d'admissibilité du capes, qui viennent de paraître, il y a moins de candidats admissibles que de postes dans certaines disciplines. Alors même que la seconde étape de la sélection, les oraux d'admission, n'est pas encore passée – elle se déroulera de mai à juillet –, il est déjà certain qu'il y aura des postes non pourvus à la rentrée. C'est le cas en lettres classiques (108 admissibles pour 200 postes) et en éducation musicale (116 admissibles pour 130 postes).

Dans d'autres disciplines, la pression est forte. En lettres modernes, il y a seulement 1 155 candidats admissibles pour 1 000 postes. En mathématiques, il n'y en a que 1 329 pour 1 210 postes. Il n'est pas garanti non plus que, dans ces disciplines, le capes fasse le plein. A moins que le jury ne brade le concours! La nouvelle est un mauvais signal pour M. Peillon, qui doit assurer le recrutement de 150 000 enseignants d'ici à 2017 – à la fois pour remplacer les départs en retraite et pour répondre aux besoins du terrain.

Pourtant, son entourage se montre plutôt optimiste et "pressent" qu'il y aura moins de postes vacants que l'an dernier (15 % de non pourvus en 2012). Les annonces répétées du ministre d'un recrutement massif de professeurs auraient même déclenché un "appel d'air". Les 1 500 candidats de plus que l'an dernier présents aux écrits du capes en seraient la preuve.

IMAGE DÉGRADÉE DU MÉTIER

La crise de recrutement dans l'éducation nationale n'est pas nouvelle. Déjà en 2011, un poste sur cinq était resté vacant à l'issue des concours. Les disciplines dites "déficitaires" sont toujours les mêmes : les lettres classiques, les mathématiques, l'éducation musicale, les lettres modernes, l'anglais et l'allemand. Les raisons de cette désaffection sont connues : suppression de 80 000 postes depuis 2007, élévation du niveau de recrutement à bac +5, quasi-suppression de la formation professionnelle des professeurs, salaire jugé insuffisant (environ 1 500 euros net par mois au démarrage), image dégradée du métier...

Pour attirer les candidats lors des sessions à venir, le ministre mise sur trois leviers. Le premier est la création, en septembre, des écoles supérieures du professorat et de l'éducation dans lesquelles les étudiants apprendront leur futur métier. Ils seront payés à hauteur d'un mi-temps pour assurer six heures de cours. Le second, ce sont les "emplois d'avenir professeur" : 6 000 étudiants boursiers seront recrutés chaque année jusqu'en 2015 dans les collèges et les lycées pour y effectuer des missions d'"appui éducatif". En contrepartie, ils s'engageront à passer le concours. Vincent Peillon, qui ne cesse de faire l'éloge de la profession d'enseignant, a même lancé une campagne de publicité déclinée en trois slogans: "Qui veut apprendre à apprendre?"; "Qui veut la réussite de tous?"; "Qui veut étudier l'esprit libre?"

Des mesures insuffisantes, pour le SNES-FSU. Le principal syndicat des enseignants du secondaire revendique un dispositif de "prérecrutement" plus large que celui des emplois d'avenir professeur, qui ne cible que les boursiers. "Il faut des aménagements de service pour que les assistants d'éducation et les enseignants non titulaires puissent préparer les concours dans de bonnes conditions, estime Caroline Lechevallier, secrétaire nationale. Une revalorisation salariale et une amélioration des conditions d'entrée dans le métier sont également nécessaires."

Les efforts de la gauche pour susciter des vocations paieront-ils ? Il est trop tôt pour le savoir. Les candidats de la session 2013 se sont inscrits au concours en juin et juillet 2012, soit juste après l'alternance. Les efforts s'évalueront sur la session 2014, dont les inscriptions sont en cours, et dont les épreuves écrites se dérouleront de manière anticipée dès le mois de juin.

Aurélie Collas

Source: www.lemonde.fr

TGV: Barcelone reliée à la France par une ligne ferroviaire à grande vitesse




Avec huit ans de retard sur le calendrier initial, la ligne de train à grande vitesse qui unit Barcelone à la frontière française est entrée en fonctionnement ce mercredi 9 janvier. L’ouverture du tronçon entre la capitale catalane, Gérone et Figueres, qui a coûté 3,7 milliards d’euros à l’Espagne, “ouvre la porte de l’Europe à l’Espagne”, s’est félicité le chef du gouvernement Mariano Rajoy lors de l’inauguration officielle qui avait lieu la veille. Mais pour le président catalan, Artur Mas, défenseur de l’indépendance de la Catalogne, en froid avec Madrid, elle n’est que “justice”. Elle permet de réparer “une erreur comise il y a 150 ans,” a commenté pour sa part le ministre catalan du territoire, Santi Vila. A l’époque, le réseau ferroviaire conventionnel espagnol avait choisi une largeur de voie différente du reste des pays européens, ce qui a empêché la circulation transfrontalière des trains espagnols. Pour se rendre en France, il était ainsi nécessaire de changer de train à la frontière.

En construisant enfin la ligne de grande vitesse entre Barcelone et Figueres, avec une largeur de voie internationale, l’Espagne est enfin connectée directement avec le reste de l’Europe, même si, au moins jusqu’en avril, tant qu’un accord n’aura pas été signé entre Renfe, l’opérateur ferroviaire espagnol, et la SNCF, il sera toujours nécessaire de changer de train à Figueres.

L’Espagne devance la France et occupe la première place en Europe en kilomètres de lignes ferroviaires à grande vitesse : plus de 3000km. Mais ses trains sont aussi réputés pour rouler souvent à moitié vide. Et l’obsession pour doter le pays de ligne d’AVE(l’équivalent du TGV) défie souvent les questions de rentabilité et d’utilité publique. D’autant plus que le transport de marchandises, de son côté est délaissé, alors que les exportations sont le seul secteur, avec le tourisme, à afficher un comportement positif dans la crise.

Le port de marchandises de Barcelone, malgré un investissement de près de 500 millions d’euros du groupe chinois Hutchinson pour son agrandissement, finalisé en 2012, n’est toujours pas relié correctement au réseau ferroviaire, malgré les promesses du gouvernement central de construire un nouvel accès. Or les exportations catalanes ont ainsi augmenté de 5,16% sur les neuf premiers mois de l’année 2012 et représentent 27,3% du total des exportations espagnoles. Or seul 5% du transport des marchandises qui arrivent au port catalan se fait par voie ferrée, contre 95% par la route. Pis, au sud de Barcelone, à Tarragone, important pôle chimique, les voies ont encore la largeur ibérique, ce qui freine, selon des sources du ministère du territoire, les investissements de groupes internationaux comme Bayer, BASF ou Dow Chemical. Autant de griefs qui nourrissent le discours indépendantiste catalan.

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Gêne et consternation en France après l'exil de Depardieu




L'octroi de la nationalité russe à Gérard Depardieu et la lettre dithyrambique de l'acteur français envers le régime russe ont suscité sarcasmes et critiques en Russie comme en France.
Lire : La lettre de Depardieu suscite des sarcasmes en Russie

En France, des responsables politiques ou syndicaux et quelques rares intellectuels ont également pris la parole pour critiquer la soudaine passion de l'acteur pour le régime de Vladimir Poutine.

Le philosophe français André Glucksmann a déclaré avoir "honte" pour l'acteur, dans l'édition en ligne du quotidien berlinois Tagesspiegel. "J'ai honte pour lui", a affirmé M. Glucksmann, reprochant à Depardieu d'entretenir une relation étroite avec le président russe ainsi qu'avec Ramzan Kadyrov, le président prorusse de Tchétchénie.

Sans fournir de précisions, l'écrivain accuse l'acteur "de toucher de l'argent" de la part de M. Kadyrov et désormais d'obtenir "un passeport sur intervention extraordinaire de Poutine". M. Glucksmann espère cependant que le soutien de la Russie au régime Assad, ainsi que les condamnations prononcées à l'encontre du groupe de punk-rock des Pussy Riot pousseront la star française à changer d'opinion à l'égard du pays.

La présidente du Medef, Laurence Parisot, a quant à elle souhaité vendredi que la polémique sur l'exil fiscal de Gérard Depardieu "se calme" et que l'acteur annonce "un jour" son retour en France. "Je crois que c'est surtout une histoire personnelle, celle de Gérard Depardieu, qui est tragique aujourd'hui. C'est quelque chose qui m'attriste beaucoup", a-t-elle déclaré sur RMC/BFMTV.

"Les commentaires sont allés trop loin à son égard, même si lui est certainement tout à fait excessif dans ses déclarations", a affirmé la présidente du principal syndicat patronal français. "Je trouve qu'il serait bon que tout ceci se calme et qu'un jour Gérard Depardieu calmement dise : 'Je reviens'", a-t-elle ajouté.

Jean-Claude Mailly, le secrétaire général du syndicat Force ouvrière, a pour sa part déploré le "comportement" du comédien et le fait qu'il ait qualifié la Russie de Vladimir Poutine de "grande démocratie". "Ce qui me rend triste, c'est le comportement de Gérard Depardieu. Je trouve cela triste de dire, comme il l'a dit, que la Russie est une grande démocratie. Je préfère Pussy Riot à Gérard Depardieu dans le cas présent."

Le député socialiste Christophe Cambadélis, préfère minimiser une polémique attisée fin 2012 par une déclaration du premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui a jugé "minable" la décision de Gérard Depardieu de prendre domicile dans une bourgade frontalière belge pour échapper à l'impôt en France.

"Il voulait déjà devenir belge. Donc je me suis dit que Poutine n'était pas la Grande Catherine et que Depardieu n'était pas Diderot [ni] Voltaire", a-t-il ironisé sur RTL. "Il ne faut pas donner à cette affaire plus d'importance qu'elle n'en a. C'est une citoyenneté russe de papier. Je pense que le cœur de Depardieu restera français", a-t-il ajouté.

L'ancien ministre Claude Guéant (UMP) a vu dans le départ de Gérard Depardieu le signe que "quelque chose ne va pas" en France. Sur RMC, le proche de Nicolas Sarkozy a estimé qu'en accueillant l'acteur, le président Vladimir Poutine "visiblement, fait un pied de nez à la France", ce qui "traduit des relations diplomatiques avec la Russie dégradées depuis l'arrivée de François Hollande au pouvoir, et c'est dommage: la Russie est un immense pays" qui "peut jouer un rôle considérable" dans "la pacification de régions". "D'autres pays se montrent plus accueillants que nous à ceux qui innovent, qui créent, qui produisent de la richesse et des emplois", a poursuivi l'ancien secrétaire général de l'Elysée.

Le député UMP Henri Guaino, qui fut conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, a déclaré vendredi sur Europe 1 : "Je ne veux plus parler de cette affaire un peu pathétique. S'il veut devenir russe, qu'il devienne russe. Quand on aime son pays, on essaye de le servir, éventuellement de le transformer". "On commence dans la révolte fiscale, on finit par le passeport russe"...

L'ancienne ministre UMP Chantal Jouanno, aujourd'hui sénatrice sous l'étiquette centriste UDI, a estimé que Vladimir Poutine avait fait un "coup politique majeur" en signant un décret accordant la nationalité russe à l'acteur.

Le président russe "veut se réinscrire dans cette vision d'une Russie qui est une terre d'immigration", a-t-elle estimé sur Radio Classique. "Pour autant, sur un plan plus personnel, je trouve que d'un côté comme de l'autre, tout cela n'est pas très glorieux", a-t-elle ajouté. "Cela me gênait beaucoup moins qu'il soit belge."

L'actrice française d'origine russe Macha Méril a pour sa part estimé que la Russie de Vladimir Poutine avait accordé la nationalité à l'un des acteurs français les plus célèbres du moment dans le cadre d'une opération de racolage destinée à accroître sa respectabilité.

Les dirigeants russes "ont commencé – surtout depuis Poutine – à draguer les enfants d'immigrés de la première génération de la diaspora, c'est-à-dire ceux qui ont des noms prestigieux qui rappellent l'histoire de la Russie, dont ma famille", a-t-elle déclaré à Europe 1.

"C'est vrai que Gérard a quelque chose qui ressemble à la Russie d'aujourd'hui", a-t-elle estimé. Mais "je crois qu'il n'est pas tout à fait lucide. Il doit être aveuglé par la façon dont on le reçoit là bas." La Russie, "c'est une mentalité qui lui plaît. La mentalité de ceux qui ont les moyens, avec un faste un peu vulgaire (...) Peut-être que Gérard ne voit pas qu'à 50 m de là, la majorité de la population vit sous le seuil de la pauvreté", a ajouté la comédienne, qui s'est dit "navrée".

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a reproché à Gérard Depardieu "une insulte au peuple russe" et "au peuple français". Interrogé sur France Inter, le numéro un de la CFDT a jugé l'attitude de l'acteur français "pathétique". "J'avais dit que je trouvais ça scandaleux le départ en Belgique, là aujourd'hui, dire que la Russie est un grand régime démocratique, je trouve ça pathétique. C'est une insulte au peuple russe et aux démocrates russes qui se battent tous les jours, et un peu une insulte au peuple français."

Source: www.lemonde.fr