Les jeunes préfèrent Hollande, les femmes Sarkozy

Marine Le Pen en tête chez les ouvriers, François Hollande préféré des moins de 35 ans, Nicolas Sarkozy en tête chez les plus de 65 ans: retrouvez les grandes tendances de ce premier tour estimées par les instituts de sondage. TNS/Sofres et l'Ifop n'ont pas attendu pour démarrer leurs enquêtes de sociologie électorale. Le premier institut a réalisé un sondage par téléphone le jour du vote auprès de plus de 1500 personnes, quand le deuxième a interrogé 3509 personnes sur Internet le même jour. Dès dimanche soir, les deux instituts ont dévoilé les résultats de ces études. Des chiffres qui permettent d'éclairer un peu plus en détail les résultats du premier tour de l'élection présidentielle. Les moins de 35 ans votent Hollande, les plus de 65 Sarkozy Selon l'Ifop, François Hollande arrive en tête chez les moins de 35 ans avec 28% des votes contre 21% à Nicolas Sarkozy et 20% à Marine Le Pen. L'institut TNS Sofres, qui donne un score plus faible à Hollande, 25% sur cette tranche d'âge, précise que le candidat de la majorité arrive en tête chez les 18-24 ans, avec 26%, contre 25% à François Hollande et 23% à Marine Le Pen. Sans surprise, le président-candidat semble avoir convaincu une grande partie des plus de 65 ans puisque 43% d'entre eux disent avoir voté pour lui, alors que François Hollande n'obtient que 23% de leurs suffrages et Marine Le Pen 11%. Les femmes préfèrent Sarkozy D'après TNS/Sofres, 31% des femmes auraient donné leur voix au président sortant contre seulement 28% au candidat socialiste. Ce dernier a en revanche convaincu 29% des hommes, contre seulement 23% pour Nicolas Sarkozy. Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon semblent eux aussi avoir séduit un électorat plus masculin. Les sans-diplômes votent Le Pen, les CSP+ Sarkozy Pour l'Ifop, Nicolas Sarkozy recueille 32% des suffrages dans les catégories socio-professionnelles supérieures pendant que Marine Le Pen récupère les plus modestes (33%). Cette dernière recueille par ailleurs la moitié des voix des citoyens sans diplôme. Dans une enquête menée juste avant le vote, Ipsos la voyait d'ailleurs en tête du vote ouvrier avec 29%, devant François Hollande (28%) et Nicolas Sarkozy (18%). L'incapacité de Jean-Luc Mélenchon à séduire l'électorat ouvrier (12%) pourrait expliquer en partie son résultat final décevant. Marine Le Pen séduit dans les campagnes La candidate du Front national a recueilli plus de votes dans les communes rurales, 26% en moyenne, que dans les grandes villes de province (18%) ou à Paris (16%). Source: www.lefigaro.fr

Malaise en Espagne après l'accident de chasse du roi au Botswana


Accidents à répétition pour un roi veillissant, affaire de corruption et, maintenant, polémique autour d'un voyage au Botswana : l'image de la monarchie espagnole se fendille après un annus horribilis inédit pour cette famille longtemps très populaire et protégée par les médias.

Vendredi, le roi Juan Carlos, 74 ans, s'est fracturé la hanche droite lors d'un séjour au Botswana. Rapatrié d'urgence, le monarque a été opéré samedi et les médecins de l'hôpital USP San José de Madrid lui ont posé une prothèse. "L'évolution du patient est totalement satisfaisante", ont-ils assuré. "Il est en pleine forme et sera bientôt en mesure de reprendre son activité habituelle", a renchéri le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, après lui avoir rendu visite dimanche.

30 000 EUROS POUR LE DROIT DE CHASSER

Mais ces nouvelles positives ne parviennent pas à masquer le malaise que cet accident a réveillé en Espagne. Selon les médias, Juan Carlos s'était rendu au Botswana pour une partie de chasse à l'éléphant, autorisée dans ce pays à condition de payer autour de 30 000 euros. Indiquant qu'il s'agissait d'un voyage privé, la Maison royale refuse de le confirmer.

Mais une photo de Juan Carlos posant en 2006, fusil à la main, devant un éléphant mort a été publiée en une de plusieurs quotidiens espagnols, dimanche. Alors que l'Espagne vient de présenter un budget d'une rigueur sans précédent, le cliché a de quoi ternir l'image d'un roi apprécié par les Espagnols pour avoir aidé à établir la transition démocratique, mais aussi pour ses manières simples.

"VOYAGE IRRESPONSABLE"

"D'après les éléments en notre connaissance, il s'agit d'un voyage irresponsable, réalisé au moment le plus inopportun, écrit le quotidien de centre droit El Mundo dans plusieurs éditos. Le spectacle d'un monarque chassant les éléphants en Afrique alors que la crise économique dans notre pays provoque tant de problèmes pour les Espagnols transmet une image d'indifférence et de frivolité que le chef d'Etat ne devrait jamais donner."

En décembre, Juan Carlos avait pourtant appelé les responsables publics à faire preuve de "rigueur, de sérieux et d'exemplarité". Des propos alors interprétés comme une allusion au scandale frappant son gendre, Inaki Urdangarin, mis en cause dans une affaire de corruption qui lui a valu d'être entendu par un juge en février. Soucieuse de protéger l'image de la monarchie, la Maison royale l'a écarté des cérémonies officielles en décembre. Dans un exercice de transparence inédit, elle avait alors publié pour la première fois les comptes de la famille royale.

OPACITÉ AUTOUR DES VOYAGES DU CHEF DE L'ETAT

Mais pour le quotidien El Pais, trop d'opacité règne encore autour des voyages privés du chef de l'Etat à l'étranger, qui ne sont bien souvent pas "communiqués officiellement ni au gouvernement, ni au Parlement, ni à l'opinion publique".

Selon El Mundo, le roi, 74 ans, n'avait pas averti le chef du gouvernement conservateur, Mariano Rajoy, qu'il "prévoyait de se déplacer à l'étranger, et encore moins qu'il participerait à une nouvelle partie de chasse en Afrique". La Maison royale n'a pas confirmé l'objet du voyage du monarque, indiquant qu'il s'agissait d'un déplacement privé.

"DROIT À L'INTIMITÉ"

Le journal conservateur et monarchiste ABC défend, quant à lui, le "droit à l'intimité" du roi, jugeant "lamentable" que certains "profitent de l'accident subi par le roi Juan Carlos" pour critiquer "la monarchie parlementaire", "ignorant ainsi son rôle déterminant dans le fonctionnement de notre système démocratique. ABC dédie cependant un dossier de douze pages à la famille royale intitulé "L'année la plus amère", qui rappelle ses déboires récents.

Avec l'intervention de samedi, c'est la quatrième fois que le roi est opéré en deux ans. Il a été opéré d'une tumeur bénigne au poumon en mai 2010. En juin 2011, on lui a posé un genou droit artificiel et on lui a réparé un tendon d'Achille déchiré en septembre. En novembre, Juan Carlos avait tenté, sans grand succès, de dissimuler derrière des lunettes noires une contusion à l'œil. Ces accidents à répétition soulignent les problèmes de santé d'un roi vieillissant et placent les Espagnols face à l'horizon de plus en plus proche du passage de pouvoir au prince héritier, Felipe.

Source: www.lemonde.fr

L'UE tente d'apaiser les craintes sur l'Espagne





Elle fait chuter les Bourses et trembler les investisseurs. La situation économique de l'Espagne inquiète de plus en plus, alors que les taux auxquels le pays se finance sur les marchés frôlent désormais les 6 % - un niveau jugé difficilement soutenable dans la durée, quand ceux de l'Allemagne flirtent au contraire avec leur plus bas niveau historique, autour de 1,6 %.

Après avoir provoqué un accès de panique, mardi 10 avril, sur les marchés financiers, l'Espagne veut rassurer. En face, les dirigeants européens multiplient les déclarations et saluent les efforts consentis par Madrid, tout en restant fermes sur la nécessité de les mener à bien.

Le gouvernement espagnol appelle les dirigeants européens à la "prudence"
Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a appelé mercredi les dirigeants européens à être "prudents" dans leurs déclarations sur l'Espagne.

"Nous avons tous nos problèmes et nous travaillons pour trouver une solution aux nôtres mais aussi pour aider la zone euro" et "nous attendons que les autres fassent de même", a-t-il déclaré devant les députés de son parti.

La BCE met en garde contre la situation "fragile" des marchés financiers
Benoît Coeuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne (BCE), a estimé mercredi que la situation sur les marchés ne reflétait pas "les fondamentaux" de l'économie espagnole. Pour lui, il n'y a donc aucune raison pour que la situation ne se normalise pas, d'autant qu'il y a une volonté politique de résoudre la crise. Par ailleurs, il n'a pas exclu d'éventuels nouveaux rachats de titres de dette espagnole par l'institution de Francfort.

M. Coeuré a toutefois souligné que "la situation des marchés financiers a atteint un tournant mais les évolutions des derniers jours ont montré combien elle demeure fragile". Pour autant, si la BCE a fait son possible pour éviter sa propagation - en accordant notamment deux prêts à long terme à des conditions avantageuses aux établissements bancaires -, il n'appartient pas à l'institution monétaire de résoudre les causes de la crise, a-t-il expliqué.

La Commission européenne exclut un plan d'aide financière
La Commission européenne a une nouvelle fois assuré que l'Espagne n'aurait pas besoin d'un plan d'aide pour soulager son secteur bancaire notamment, en grande difficulté.


Olivier Bailly, un porte-parole de la Commission européenne, a également tenu à rappeler les efforts consentis par la quatrième économie de la zone euro, comme "la très importante réforme du marché du travail". Elle avait déjà salué la veille les grandes lignes du budget 2012, ainsi que les mesures d'économies qui viennent d'être annoncées dans les secteurs de la santé et l'éducation et visent à économiser 10 milliards d'euros.

Berlin souligne "les énormes efforts" consentis par Madrid
Un porte-parole du ministère des finances allemand a "regretté" mercredi que "les marchés ne reconnaissent pas à leur juste valeur les énormes efforts de réforme" de l'Espagne.

Il a fait valoir lors d'une conférence de presse que les taux espagnols restaient "inférieurs aux records de novembre dernier" et qu'il "faudrait du temps" avant que toutes les réformes annoncées par Madrid ne fasse effet. "L'Espagne va mieux que beaucoup d'autres pays", a encore estimé le porte-parole.

Paris salue la politique de M. Rajoy, "courageuse" et "nécessaire"
"Nous jugeons les craintes qui s'expriment aujourd'hui sur la santé économique de l'Espagne excessives", a jugé mercredi la porte-parole du gouvernement et ministre du budget, Valérie Pécresse. "Nous pensons que le gouvernement de Mariano Rajoy est en train de mener une politique de réforme structurelle courageuse, nécessaire, qui est de nature à améliorer la croissance potentielle de l'Espagne et à provoquer le redressement espagnol", a-t-elle ajouté.

"Il est évident que les inquiétudes qui s'expriment sur l'Espagne viennent essentiellement du fait que l'Espagne, qui devait l'année dernière réduire son déficit à 6 %, n'a pu (...) réaliser son équilibre budgétaire qu'à 8 %", a poursuivi Mme Pécresse.

Le calme après la tempête ?
Les taux des obligations des pays fragiles de la zone euro reculaient nettement mercredi, au lendemain d'une forte tension. A la mi-journée, les taux espagnols à 10 ans baissaient à 5,812 % après s'être rapprochés du seuil psychologique des 6 %, à 5,96 %.


Cette accalmie a profité aux actions. La Bourse de Paris est ainsi parvenue à rebondir modestement (+0,62 %), encouragée par une ouverture favorable de Wall Street, dans une séance dépourvue d'indicateurs majeurs. "C'est un rebond mais toujours avec la même préoccupation qui est celle des taux obligataires", remarque Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.

Source: www.lemonde.fr