JMJ: Madrid accueille des milliers de pèlerins


Ils ont entre 18 et 30 ans et sont venus de tous les coins du monde pour communier avec le Pape.

Comme des fourmis, les «jmjistes» convergent vers Madrid. Par bus, par train, en voiture, les Pyrénées ont vu ces derniers jours ces curieux convois de jeunes pèlerins peu marqués par l'ascétisme mais par la joie visible de participer aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) organisées chaque année dans chaque pays par l'Église catholique et tous les deux ou trois ans dans une grande capitale du monde.

Mardi soir, plaza de Cibeles, la capitale espagnole verra une messe d'ouverture officielle suivie, dans la nuit, d'un «festival de la jeunesse» car ces rencontres religieuses ont pour caractéristique d'allier le sérieux et la détente. Mais demain matin, comme tous les jours de cette semaine, des «catéchèses» seront organisées en plusieurs lieux de la ville - 250 sites sont prévus -, temps d'enseignement par groupes linguistiques allant d'une centaine à 15.000 jeunes, souvent conduits par des évêques.

Mais le grand rendez-vous est fixé à jeudi: Benoît XVI est attendu à midi pour un premier accueil officiel à l'aéroport. Les jeunes, qui seront alors tous arrivés à Madrid car beaucoup sont accueillis ce début de semaine dans des diocèses espagnols, lui réserveront une ovation spéciale, le soir, sur la place Cibeles qui, pour ce premier contact, devra plutôt s'appeler la place des décibels! Même si le point d'orgue est toutefois fixé à samedi soir pour une veillée avec le Pape. Elle sera suivie d'une nuit à la belle étoile sur le site de Cuatro Vientos et d'une messe, dimanche matin. Entre un et deux millions de jeunes sont attendus.

Tous les trois ans
Pour le Pape, ce sera sa troisième expérience après les JMJ de Cologne en Allemagne en 2005, année de son élection, puis celles de Sydney en Australie en 2011. Alors qu'il avait été question, au début de son pontificat, de ne pas continuer ces rassemblements mondiaux, créés et taillés sur mesure pour son prédécesseur, Jean-Paul II, décision fut prise d'en espacer le rythme, tous les trois ans et non plus tous les deux ans. Et d'insister sur l'intériorité spirituelle. Ainsi le thème choisi par Benoît XVI pour Madrid est-il significatif de l'orientation de son pontificat. Moins spectaculaire mais plus centrée sur les catholiques pour les renforcer dans leur foi. Les jeunes méditeront en effet sur cette phrase de saint Paul: «Enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi.»

Parmi ces milliers de jeunes venus de presque tous les pays du monde, âgés de 18 à 30 ans dont l'Église catholique attend beaucoup, les Français se distinguent. Ils sont plus de 50.000, ce qui représente, hors Espagne, la seconde délégation après les Italiens qui les surpassent de peu. Et qui offre un signe objectif de vitalité du catholicisme hexagonal en Europe même si l'Église de France connaît, en parallèle, un fort vieillissement.

Cela indique, en tout cas - tout comme le succès confirmé de ces JMJ - que le catholicisme européen expérimente là une de ses formules d'avenir. Comme si sa situation minoritaire dans les différentes nations du Vieux Continent est doublement compensée par une nouvelle culture, spontanément internationale et par une volonté vigoureuse, individuelle et communautaire, d'appartenance à l'Église catholique.

Source: www.lefigaro.fr

L'Espagne ferme ses portes aux Roumains


La Commission européenne autorise Madrid à restreindre l'accès à son marché du travail.

C'est un nouveau coup de canif à la libre circulation en Europe: au nom du marasme économique, Bruxelles a autorisé jeudi l'Espagne à restreindre l'accès des Roumains à son marché du travail jusqu'à la fin 2012. En clair, Madrid pourra imposer des permis de travail aux Roumains, en faisant jouer une «clause de sauvegarde» de son marché de l'emploi.

C'est la première fois que cette clause est invoquée en Europe. Pour l'Espagne, le virage est net: en 2009, deux ans après l'élargissement de l'UE à la Roumanie et à la Bulgarie, elle avait fait le pari de lever toutes les restrictions à l'arrivée de travailleurs de ces deux pays. À l'inverse, dix États membres - dont la France et l'Allemagne - ont préféré une ouverture progressive de leur marché du travail, maintenant un régime de permis jusqu'à 2013.

30% de Roumains sans emploi
Mais la crise est passée par là, au point que l'Espagne fait aujourd'hui figure de candidat potentiel à un plan de sauvetage européen. La croissance a reculé de 3,9% entre 2008 et 2010, et le taux de chômage dépasse 20% depuis mai 2010. «La hausse continue du nombre de résidents roumains en Espagne et leur niveau de chômage élevé ont eu une incidence sur la capacité du pays à absorber de nouveaux flux de travailleurs», note la Commission. Le pays comptait plus de 800.000 Roumains au 1er janvier 2010 (soit plus du double qu'en 2006), dont 30% sans emploi. Ceux qui se trouvent déjà sur place ne sont pas concernés pas la mesure annoncée hier.

Bruxelles voit dans cette décision un cas de figure unique. «Nous n'avons pas reçu d'autres demandes, nous ne nous attendons pas à en avoir d'au­tres», a affirmé une porte-parole de la Commission, Chantal Hughes, en promettant de «continuer à défendre la libre circulation partout en Europe».

Mais avec la crise, la tentation semble grande de rogner sur cet élément fondateur de la construction européenne. Le Danemark, qui prendra les rênes de la présidence tournante de l'UE en janvier 2012, fait depuis mai l'objet de vives critiques pour sa décision unilatérale de réintroduire des contrôles aux frontières avec l'Allemagne et la Suède. Officiellement, il s'agit de lutter contre la criminalité organisée. Berlin et Stockholm y voient surtout une dérive sécuritaire destinée à satisfaire le Parti du peuple danois en période préélectorale. L'Allemagne a ainsi demandé mercredi au Danemark de surseoir à la décision de construire des postes frontières, qui «soulève des problèmes de compatibilité avec le traité de Schengen».

Au printemps, la France avait elle aussi fait des vagues en décidant de rétablir temporairement ses frontières avec l'Italie face à la régularisation par Rome de quelque 25.000 Tunisiens. Bruxelles, tout en déplorant une entorse à «l'esprit» de Schengen, se prépare à en ajuster les règles. Les États membres ont chargé la Commission d'élaborer des critères permettant de déroger au principe de libre circulation en cas de pression migratoire «forte et inattendue». Les conclusions sont attendues en septembre.