Une inculpation qui assombrit l'avenir politique de Strauss-Kahn


L'arrestation, samedi 14 mai à New York, puis l'inculpation de Dominique Strauss-Kahn pourrait donner un coup d'arrêt à la potentielle candidature à la primaire socialiste pour la présidentielle de 2012 du directeur général du FMI.

L'annonce par le New York Times de l'interpellation du patron du FMI risque de provoquer une déflagration dans la campagne présidentielle. D'abord dans le camp socialiste, où Dominique Strauss-Kahn fait figure dans les sondages de candidat favori des Français pour porter les couleurs du PS en 2012. Ensuite dans la classe politique française toute entière, dans la mesure où toutes les récentes enquêtes d'opinion le donnent gagnant face au président Nicolas Sarkozy, qui devrait se représenter l'an prochain.

Depuis son séjour à Paris fin avril, Dominique Strauss-Kahn est la cible de vives critiques d'une partie de la presse sur son train de vie et son patrimoine familial. Une photo le montrant dans une Porsche devant son domicile parisien de la Place des Vosges, a été perçue commme une faute de communication : "une maladresse", ont tempéré ses proches, un vrai faux pas, a tonné la majorité présidentielle. Vendredi, il a décidé de contre-attaquer en annonçant par la voix de ses avocats des poursuites judiciaires contre le quotidien France-Soir. Les strauss-kahniens voient dans cette campagne de presse la main du président Sarkozy.

"AVENTURE D'UN SOIR"

Avec son arrestation samedi à New York, la situation de DSK est grandement compliquée. En 2008, le FMI avait commandé une enquête sur lui à la suite d'une relation extra-conjugale avec une ancienne responsable du département Afrique, Piroska Nagy. Il avait été blanchi, mais le FMI lui avait reproché une "grave erreur de jugement". Son épouse, Anne Sinclair, une ancienne journaliste vedette de la chaîne de télévision TF1, avait été son plus fort soutien en tournant "la page" sur une "aventure d'un soir". Cette affaire n'a toutefois pas entamé sa popularité dans les sondages.

Tenu à un strict devoir de réserve en raison de ses fonctions au FMI, Dominique Strauss-Kahn est silencieux sur ses intentions pour la primaire socialiste. Jusqu'à aujourd'hui, aucun de ses amis ne doutait qu'il se déclarerait candidat, une fois passée le sommet du G8 de Deauville fin mai et après la mise en place du nouveau plan de sauvetage de la Grèce. Mais cette affaire, si les accusations se confirment, pourrait changer la donne.

L'affaiblissement de M. Strauss-Kahn profite aussi au camp présidentiel, nombre de ses responsables estimant qu'il est le candidat le plus redoutable. Certains confiaient en fin de semaine qu'il était pour eux "l'homme à abattre". Ils décrivaient le chef de l'Etat Nicolas Sarkozy comme le "challenger" de la présidentielle par rapport au "super favori" DSK. Depuis 2008 et la liaison extra-conjugale de Dominique Strauss-Kahn, la droite explique que le côté séducteur du patron du FMI est son talon d'achille.

Source: www.lemonde.fr