Kadhafi promet la guerre en cas d'intervention étrangère


MINUTE PAR MINUTE - «Des milliers de Libyens mourront en cas d'intervention de l'Amérique ou de l'Otan» dans le pays, déclare le leader libyen dans un discours. Il minimise également son propre pouvoir et invite l'ONU à envoyer une commission d'enquête.

Kadhafi a prononcé un discours pour le 34e anniversaire de l'établissement du «pouvoir des masses» en Libye. Crédits photo : AFP
Kadhafi a prononcé un discours pour le 34e anniversaire de l'établissement du «pouvoir des masses» en Libye. Crédits photo : AFP

14h48 : Mouammar Kadhafi promet une amnistie à «tous ceux qui remettent les armes et rentrent dans leurs foyers».

14h32 : Les combats à Brega, une ville de l'est du pays cible d'une contre-offensive des forces pro-Kadhafi, ont fait près d'une dizaine de morts, selon un porte-parole des insurgés à Benghazi.

13h57 : Le dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi, affirme que le gel des avoirs de l'État libyen à l'étranger relève «d'une usurpation et d'un vol de l'argent du peuple libyen».

13h55 : Il y aura «des milliers de morts» en cas d'intervention militaire étrangère en Libye, affirme Kadhafi.

13h40 : Mouammar Khadafi, qui s'exprime depuis plus d'une heure, affirme que la production pétrolière en Libye est «au plus bas», en raison du départ des employés des compagnies pétrolières étrangères opérant dans le pays. Il a menacé de les remplacer par des sociétés indiennes et chinoises et précisé que les puits de pétrole étaient en sécurité.

13h03 : La France a décidé d'envoyer des avions et un bâtiment de la Marine nationale pour évacuer 5000 personnes de Libye, a indiqué le ministère des Affaires étrangères et de l'état-major des armées.

13h01 : Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso estime que les événements en Libye ont «montré que le colonel Kadhafi était partie du problème et non de la solution» et que le moment est «venu qu'il parte». La commissaire européenne à l'aide humanitaire va se rendre dans la région.

12h24 : Mouammar Kadhafi s'adresse à son peuple lors d'une apparition publique pendant une cérémonie à Tripoli marquant le 34e anniversaire de l'établissement du «pouvoir des masses» en Libye. «Seul le peuple a autorité en Libye», affirme-t-il, minimisant son propre pouvoir. «Qu'est-ce que j'ai fai fait ? J'ai fait une révolution en 1969 et après j'ai délégué le pouvoir au peuple. (...) Le peuple libyen est un peuple libre». C'est pourquoi, n'étant pas président de la Libye, il ne peut pas quitter le pouvoir, explique-t-il.

Comme lors d'un discours précédent, Mouammar Kadhafi accuse al-Qaida d'être à l'origine des émeutes dans son pays. Mais la responsabilité des événements lui serait attribuée par les médias internationaux, qui répandent, selon lui, de fausses nouvelles. Ainsi, les événements des derniers jours n'ont pas fait plus de 150 morts, assure-t-il. Il nie aussi qu'il y ait eu des manifestations pour réclamer son départ : «je veux insister sur le fait que toutes les manifestations étaient pour Kadhafi». «Il y a des chaînes étrangères qui cherchent à atteindre mon autorité, ma présidence», affirme-t-il. Il appelle l'ONU à envoyer une commission d'enquête.

Dénonçant une «nouvelle colonisation pour mettre la main sur le pétrole libyen», Mouammar Kadhafi promet de «combattre partout en Libye, jusqu'au dernier homme et jusqu'à la dernière femme». Les propos du «Guide» sont régulèrement ovationnés par les slogans des militants qui assistent à son discours.

11h40 : Les combats à Brega ont fait au moins deux morts, d'après un premier bilan. Les insurgés libyens affirment avoir repris le contrôle de la ville, cible d'une contre-offensive des forces du dirigeant Mouammar Kadhafi. Brega est «désormais complètement sous le contrôle de la Révolution. Des gens sont partis d'Ajdabiya pour aider», a affirmé un général de police. Les forces fidèles au Guide reculent, selon un témoin, qui raconte que seuls des «mercenaires» font encore face aux insurgés.

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11h30 : Madrid va geler les avoirs que détient le régime du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi en Espagne.

11h25 : Les réfugiés se massent à la frontière tunisienne. Selon le HCR, la foule venant de Libye s'étend «sur des kilomètres et des kilomètres à perte de vue». «Ils sont dehors par un froid glacial, sous la pluie et beaucoup d'entre eux ont déja passé trois ou quatre nuits à la belle étoile» s'inquiète un porte-parole. «C'est vraiment le chaos. En Egypte quelque 77.320 personne sont déja passé et à peu près pareil, peut-être 10.000 de plus, ont pu passer en Tunisie» a-t-elle précisé. En tout, «près de 150.000 personnes ont fui la Libye» ces derniers jours. Le HCR demande à nouveau à ce que des «centaines d'avions soient affrétés» afin de procéder aux évacuations. Lui faisant écho, un responsable tunisien surveillant le poste-frontière de Ras Jedir a confié à l'AFP craindre une «catastrophe humanitaire».

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11h10 : Kadhafi remplace ses ministres déserteurs. Le dirigeant libyen a nommé de nouveaux ministres à l'Intérieur et la Justice après le ralliement des anciens titulaires à l'insurrection.

11h05 : La situation est confuse à Brega. Selon des témoins cités par l'AFP, de violents combats s'y déroulent. Les forces de l'armée régulière ont attaqué l'aéroport et sont entrées à Brega avec plusieurs chars et de l'artillerie lourde. Elles occupent un quartier d'habitation, selon un témoin, qui ajoute que des affrontements intenses se déroulent au port. Toutefois, la chaîne d'information al-Jezira affirme que les rebelles contrôlent à nouveau la ville.

11h00 : Plus de détails sur les raids autour d'Adjabia. Les raids ont apparemment visé un dépôt de munitions à l'extérieur de la ville, selon un témoin. Des habitants affirment que la cible était une base de l'armée tombée aux mains de l'insurrection, à 3 km de la ville.

10h30 : Deux navires de guerre américain dans le canal de Suez. Deux bâtiments américains, le porte-hélicoptères USS Kearsarge et l'USS Ponce , traversent le Canal de Suez pour rejoindre la Méditerranée et se positionner au large de la Libye, ont indiqué les autorités du canal. Les navires ont pénétré dans le canal à 7 heures du matin, heure de Paris. Douze à quatorze heures sont nécessaires pour le traverser.

10h25 : Environ 1,5 million «d'immigrés clandestins» en Libye tentent de sortir du pays à l'ouest via la frontière tunisienne ou à l'est via la frontière egyptienne. Ils pourraient aussi se diriger vers l'Italie, juge le ministre italien de l'Intérieur Roberto Maroni. Pour ce membre du parti populiste de la Ligue du Nord, «les contrôles de police sur les côtes libyennes sont désormais inexistants».

10h20. Les forces pro-Kadhafi entrent dans Adjabia, affirme al-Jezira. Selon le corrspondant du Guardian, l'inquiétude monte à Benghazi, fief de l'opposition.

9h15 : Les forces de Kadhafi regagnent du terrain à l'Est. Elles ont repris le contrôle de la ville de Marsa el Brega, qui abrite un important terminal pétrolier dans l'est de la Libye, affirment al-Jezira, la BBC et le Guardian. Selon le correspondant de la BBC, un convoi de 100 véhicules marcheraient vers la ville voisine d'Adjabia. Des avions de combat ont bombardé la base militaire et le dépôt d'armes de cette localité, située à 160 km au sud de Benghazi. Les pro-Kadhafi contrôlent également, d'après l'Associated Press, deux villes proches de la capitale Tripoli : Gharyan et Sabratha.

8h26 : Séoul a affrété trois ferries depuis la Grèce pour aller chercher en Libye des milliers d'employés étrangers de groupes de construction sud-coréens.

A Tripoli, un camion-citerne a brûlé.
A Tripoli, un camion-citerne a brûlé. Crédits photo : CHRIS HELGREN/REUTERS

8h24 : A Tripoli, un camion-citerne est en feu à proximité d'un hôtel. Cet établissement abrite actuellement de nombreux correspondants de la presse internationale. Des centaines de partisans du colonel Kadhafi se sont rassemblés près de l'accident pour crier leur allégeance au «guide de la révolution» libyenne. Selon un témoin, plusieurs reporters, qui n'avaient pas le droit d'approcher la scène de l'incendie, auraient été attaqués par des résidents.

23h52 : Pas de consensus à l'Otan . Les plus hauts responsables militaires américains ont indiqué mardi qu'il n'y avait pas de consensus pour l'instant à l'Otan sur une intervention militaire en Libye et que la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne serait «extraordinairement compliquée».

23h46 : La Libye suspendue du Conseil des droits de l'homme de l'ONU. L'Assemblée générale des Nations Unies composée de 192 membres a décidé la suspension, par consensus, de la Libye, sans voter. Lors d'une session extraordinaire historique, le Conseil des droits de l'homme avait réclamé vendredi la suspension de la Libye de ses rangs, une première pour la principale instance onusienne chargée de défendre les droits de l'homme. Cette recommandation avait besoin d'une décision de l'Assemblée générale pour être effective. Personne n'a pris la parole au nom du régime libyen au cours du débat. Le Vénézuela a cependant accusé les Etats-Unis de préparer une invasion de la Libye, ce qui a provoqué la colère des représentants américains.

23h45 : Hillary Clinton veut une enquête sur le rôle de Kadhafi dans Lockerbie, qui avait fait 270 morts en Ecosse en 1988. Il y a urgence, juge Clinton, car «plusieurs déclarations ont été faites depuis quelques jours par d'anciens membres du gouvernement libyen qui désignent Kadhafi et montrent clairement que les ordres venaient du sommet».

22h24 : Londres envisage de s'affranchir de l'ONU. La création d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de la Libye ne nécessite pas obligatoirement un feu vert de l'ONU, avance le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague. «Il y a eu des situations dans le passé où une telle zone a eu une justification légale, internationale sans résolution du Conseil de sécurité» de l'ONU, rappelle-t-il. Une position à l'opposée de celle de Paris qui estime indispensable l'accord des Nations-Unis.

22h07 : Rome a décidé l'envoi d'une mission humanitaire en Tunisie pour venir en aide à environ 10.000 réfugiés fuyant la Libye. Silvio Berlusconi souhaite que «d'autres pays puissent prendre des décisions analogues». Selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), la situation à la frontière entre la Libye et la Tunisie a atteint un niveau de «crise» après le passage de 70.000 à 75.000 personnes fuyant les répressions du régime de Mouammar Kadhafi depuis le 20 février.