Condamnée à une amende de 600.000 euros, la Scientologie peut poursuivre son activité


Le verdict est tombé dans un silence total. Mardi, peu avant 11 heures, la justice a reconnu la Scientologie française coupable d'" escroquerie en bande organisée " et l'a condamnée à 600.000 euros d'amende. L'organisation peut toutefois poursuivre son activité. Mais les deux structures françaises de la Scientologie mises en cause dans ce procès se voient sévèrement averties. Les qualificatifs fusent de la part de la présidente à l'égard des prévenus : "Comportement particulièrement dangereux", "méthodes frauduleuses", "public visé psychologiquement faible"... Résultat, le Celebrity Center devra s'acquitter de 400.000 euros d'amende ; sa librairie, la SEL, de 200.000 euros. Les deux ont été par ailleurs condamnés à 7.000 euros de dédommagements divers. Alain Rosenberg, considéré par le tribunal comme "le dirigeant de fait" de la Scientologie française, a, quant à lui, été condamné à deux ans de prison avec sursis et 30.000 euros d'amende.

Le tribunal correctionnel a jugé qu'une "très forte amende" était "plus opportune" qu'une interdiction pure et simple des activités du Celebrity Center et de la SEL. Par ailleurs, le tribunal a insisté sur le fait que les deux structures scientologues devront diffuser très largement le jugement. Il devra ainsi être publié dans des journaux français mais aussi étrangers. La Scientologie a immédiatement indiqué qu'elle va faire appel de la décision dès aujourd'hui.

Ce verdict était très attendu après les réquisitions du parquet qui avait demandé, le 15 juin dernier, la dissolution des deux structures françaises de la Scientologie , une amende de 4 millions d'euros et des peines de prison avec sursis contre les principaux prévenus. Mais l'audience de ce jour était surtout attendue en raison de la vive controverse qui a enflammé les principaux acteurs du procès le mois dernier. En septembre, la Mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) révélait qu'une modification de la loi, publiée le 12 mai au Journal officiel mais effectuée au coeur de l'été 2008, ne permettait plus de dissoudre une personne morale condamnée pour escroquerie. Un véritable tollé avait suivi cette annonce, les détracteurs de la Scientologie accusant l'organisation d'avoir "infiltré" l'Assemblée nationale et la Chancellerie, afin de piloter cette modification législative.

Source: www.lepoint.fr